Ecrivain, dramaturge, essayiste, penseur politique et poète, Jean-Richard Bloch aura été de toutes les expériences novatrices de l'entre-deux-guerres.
Parce qu'il pense avec d'autres humanistes comme Romain Rolland ou Louis Aragon pouvoir encore changer le monde, il crée la revue « L'effort libre » dans laquelle il défend un art révolutionnaire, puis ce sera « Europe » avant de prendre en 1937 la codirection du quotidien communiste « Ce soir » alors que la guerre d'Espagne fait rage.
L'écriture ou l'action ? N’aura de cesse de s’interroger Jean Richard Bloch, confronté aux bouleversements de l'histoire.
« Il y a lutte perpétuelle, chez moi, entre un appétit du risque personnel, un élan vers l'action, le désir de me compromettre, et les pures satisfactions d' « assis », comme disait Rimbaud, qu'éprouve le pur homme de lettres. »
En pleine tourmente, il renoncera à son œuvre d'écrivain pour être plus disponible au combat.
C’est un homme brisé qui revient de Moscou, où il avait trouvé asile durant la guerre, en janvier 45 ; tous ses manuscrits ont été détruits lors d'un bombardement, son neveu Jean-Louis Wolkovitch a été fusillé au Mont Valérien, sa mère, gazée à Auschwitz, son gendre Frédo Sérazin, assassiné par la Gestapo, enfin sa fille France, qui fabriquait des bombes pour la résistance, a été décapitée en Allemagne.
« Les cendres noires de l'histoire ont ensevelies Jean-Richard Bloch » commente l'historien Max gallo. Derrière lui il laisse une trentaine de livres édités essentiellement chez Gallimard - des romans (Et Compagnie, La Nuit Kurde), des nouvelles (Lévy), des essais tels que Destin du siècle ou Offrande à la Politique mais également des récits de voyages (Cargo, cacahuètes et bananes) ou encore des pièces de théâtre (Naissance d'une cité, Le dernier Empereur) -, une correspondance abondante avec les personnalités les plus marquantes de son temps, et sa maison « La Mérigote » à Poitiers, lieu désormais patrimonial, hanté par les illustres fantômes des arts et de la politique qui y ont séjourné.
Nul doute que les choix politiques de Jean-Richard Bloch, ses écrits ultimes ainsi que sa mort précoce en 1947, ont contribué à jeter un voile d’oubli sur l'ensemble de son œuvre et sur l'homme qu'il était, écorché, complexe, attentif à l’autre, à redécouvrir d’urgence!
Distribution
Voix off de Jacques GAMBLIN
Musique originale Pascal DUCOURTIOUX
Producteur délégué Didier ROTEN
Image François VIVIER
Montage Philippe CONSTANCIN
Son Marion HENNENFENT