C’est un cri de douleur qui résonne au seuil du 19ème siècle que d’aucuns appelleront le siècle des abolitions.
Après le choc du rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises en 1802 et la proclamation de l'indépendance de Haïti, première République noire, la haine raciale se déchaîne, notamment contre les mulâtres, jugés responsables de tous les maux coloniaux.
C’est des îles Britanniques que le mouvement abolitionniste renaît de ses cendres, porté par un élan populaire et une opinion publique qui lui est de plus en plus favorable. Le Parlement de Londres donne l’impulsion, interdisant la traite dès 1807, et votant une loi d’abolition progressive de l’esclavage en 1833.
En France, il faut attendre 1821 pour que la « Société de la morale chrétienne » et son « Comité pour l’abolition de la traite », marque le retour au grand jour du combat pour l’émancipation.
Leurs pétitions et leurs publications répondent aux tenants de l’idéologie pseudo-scientifique de classification des « races humaines » ; théorie au service de nombreuses formes de domination, allant de la colonisation au fondement du régime nazi.
Des voix nous guident à travers ces années de plomb, quand le fouet des commandeurs claquait dans l’air vicié des plantations, faisant voler des lambeaux de chair noire …
Il y a celle de Cyrille Bissette, métis martiniquais qui au risque de sa vie, en première ligne, a ouvert la voie à l’égalité des droits des libres de couleur et à l’abolition.
Il y a celle de Victor Schoelcher, candidat en 1838 au concours littéraire légué par l’Abbé Grégoire, récompensant une œuvre exposant « les moyens d’extirper le préjugé injuste et barbare des Blancs, contre la couleur des Africains et des sang-mêlé ».
Mais de la dette haïtienne actée en 1825 à l’expédition d’Alger en 1830, de la traite illégale aux projets de nouvelles colonisations en Afrique, de l’essor du sucre de betterave au début de la révolution industrielle, les gouvernements se succèdent sans oser remettre en cause le travail servile.
Pourtant le mouvement ouvrier, puis les églises catholiques et protestantes, prennent lentement position pour l’abolition.
Le retour de la République va enfin changer la donne. Le 4 mars 1848, le décret, rédigé par Schoelcher, abolissant l'esclavage dans les colonies françaises, est signé par le gouvernement provisoire. Les premières élections législatives au suffrage universel se dérouleront un an plus tard en Martinique et en Guadeloupe.
Distribution
Montage Philippe Constancin
Musique originale Pascal Ducourtioux
Image François Vivier / Son Raphaël Fischer
Avec
Schoelcher : Claude Lalu, Bissette : Thierry Leonidas
Le groupe de Coppet : Sophie Apréa, Antoine Monier, Nathaël Berthier, Jean.-Christophe Chavanon
Le tribunal : Laurent Berecz, Elysé Mongérard, Ernst Flerimon Jean Michel Debeve, Salah Laddis, Denis Gougeon
Les députés : Richard Ecalle, Xavier Pierre, Laurent Moana Pedebernard, Hugues Marit, Patrick Noblecour, Stephane Jacob, Pierre Bayle, Jacques Granger, Gil Geisweiller
Les armateurs : Gery Defraine, Gil Athanassof, Bastian Sciare
La classe : Joël Freminet, Aymric Faure, Romain Michalkac, Clément Pelven
Avec les jeunes figurants du Lycée professionnel de Surgères, Brandon Pellerin, Clément Mosnier, William Alter
La commission : Alexandre Lacaille-Bruneau, Yves Jallais, Jean Michel Bru, Pascal Joly, Julien Barbier
Wesley : Peter Cooper, Grégoire : Michel Pilorgé, Ouvrier : Thierry Patarin
Témoin : Jean Pierre Augris, Arago : Claude Landy, Colon : Emmanuel Vergnault, Vieil homme : Yves Léonidas, Femme qui accouche : Nene ly Diallo
Enfant : Nathan Roten
Voix off : Serge Mamadou & Sophie Apréa