En 1950, cinq ans après la libération et le départ de l’armée américano-canadienne du territoire français, le climat de la Guerre Froide menace à nouveau la paix en Europe occidentale.
Dans le cadre de la toute nouvelle alliance Atlantique (OTAN), les Etat Unis, à la demande des pays membres, face à la supposée menace d’une offensive soviétique, installent des bases militaires stratégiques sur le territoire Français. Jamais, une telle occupation militaire étrangère n’a encore existé en temps de paix.
Ce sont près de 100 000 Américains, soldats et civils, qui vont s’installer en famille dans le décor d’une France profonde marquée par les blessures de la guerre.
C’est le choc des cultures ; les bases américaines, installées dans nos provinces françaises comme à La Rochelle-Pallice, Croix Chapeau, La Braconne, Mérignac, Captieu, seront l’occasion d’une cohabitation surprenante entre deux populations aux valeurs si différentes.
Avoir la chance de « travailler aux Américains », l’Américan way of Life fera rêver bien des Français : le confort moderne des nouvelles cités américaines, les loisirs, la musique de jazz, le rock, le culte de la société de consommation, mais aussi les business en tout genre... jusqu’au temps de la critique et du rejet !
Dès le début pourtant cette présence polarise les opinions ; les communistes et le Mouvement de la paix dénoncent « l’occupation américaine ». Les deux bords s’affrontent à grand coup de propagande... Comme en témoigne André Stil dans son roman « Le premier choc » qui raconte le refus des dockers rochelais de décharger le matériel militaire américain, la vie dans les cités-bidonvilles autour du port de la Pallice, les grandes manifestations populaires de l’opposition...
En 1967, le temps du départ s’affiche sur nos murs « US go home » ; le Général De Gaulle sort la France du commandement de l’OTAN et demande le départ des Américains.
Certains laissent derrière eux, femmes et enfants. Pour ces derniers, toujours à la recherche de leur identité perdue... Le rêve américain... ne cessera plus de les hanter.
Aujourd’hui que reste-il de cette époque si marquante pour « les gens d’ici » ? Comment pouvons-nous la percevoir et la comprendre ?
Rencontres avec musiciens, collectionneurs, auteurs de BD..., habités par « le temps des Américains », qui est devenu leur culture vivante, confrontés aux tenants d’un anti-américanisme à fleur de peau, pour qui « les libérateurs » de juin 1944 sont devenus « les impérialistes ».
Plongée dans cette guerre froide qui sévit également dans le domaine culturel ; quand le réalisme-socialiste s’affichait sur les murs de France, l’art du peuple, face aux multiples avant-gardes de salons, des images qui nous font revivre ces moments de grande tension internationale et idéologique.
Voyage sur les traces oubliées de cette présence des bases US dans le sud-ouest de la France, à travers le témoignage des hommes et des femmes qui des deux côtés de l’Atlantique ont vécu une part de cette expérience unique...
Distribution
Auteurs-réalisateurs : Yves-Antoine Judde, Didier Roten, François Vivier
Durée : 52 minutes
Image : Yves-Antoine Judde, François Vivier
Son : Marion Hennefent, Raphaël Fisher, Dominique Geneau
Montage : Frédéric Legrand
Production / Diffusion : Anekdota Productions, France 3 Nouvelle-Aquitaine